Paroisse Saint Loup


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Le doute dans l’Evangile

LE DOUTE DANS L’EVANGILE

Introduction

Dans l’Ancien Testament déjà, plusieurs personnages « clé » de l’histoire du peuple de Dieu sont confrontés au doute : Abraham (départ de son pays, sacrifice de son fils), Moïse (lassitude au désert), les rois et les prophètes (indignité et peu de résultats dans leurs missions)… Ces périodes de doute, de remises en question leur ont souvent permis de se relancer dans la foi, de faire un pas de plus avec le Seigneur ; mais qu’en est-il dans l’Evangile ?

I.Jésus a-t-il douté ?

Spontanément, on a envie de répondre « non » : comment le Fils de Dieu pourrait-il douter de son Père, ou de Lui-même ? Mais à y regarder de plus près, il semble que Jésus ait eu des périodes de profond questionnement : doit-on les appeler « doutes » ? A vous de juger…

- prise de conscience progressive de son identité : à l’adolescence puis à l’âge adulte, Jésus ouvre son esprit et son intelligence à sa double nature
- les tentations au désert : Jésus en est victorieux, mais les tentations sont le signe de sa fragilité humaine ; Jésus a dû être « secoué » de mesurer qu’il n’était pas à l’abri des tentations du pouvoir, de la magie, de la puissance…
- Jésus a du mal à annoncer l’Evangile dans son pays : les siens ne voient que sa filiation humaine…
- Les liens avec le Judaïsme de son époque : Jésus est tiraillé entre le désir d’être fidèle aux repères Juifs, et la nouveauté qu’il apporte
- L’appel et l’envoi des apôtres en mission : Jésus prend conscience de la nécessité d’appeler, mais aussi de la faiblesse des disciples
- Lien entre la prière et l’action : Jésus comprend la nécessité de se ressourcer pour agir, mais l’équilibre n’est pas simple…
- Accueil des malades : Jésus est confronté à de grandes souffrances physiques, morales ou spirituelles ; cela lui pose question sur le bien et le mal, la souffrance…
- Le péché et le pardon : Jésus accueille des personnes qui sont exclues, jugées, condamnées par les hommes ; là encore, il y a tension dans son cœur entre le pardon et l’exigence de la sainteté…
- Jésus annonce des persécutions pour ses disciples ; entre confiance et crainte pour ceux qu’il a choisis…
- Jésus sait aussi qu’en son Nom des familles se diviseront : entre désir d’unité, de communion, et peur des divisions
- Jésus désire que son Père soit reconnu comme celui qui agit par lui : difficulté à faire comprendre cela aux gens qu’il rencontre…
- La mort de son cousin Jean-Baptiste, la mort de son ami Lazare, de la fille de Jaïre : Jésus bouleversé devant la mort…
- Le complot, l’arrestation, le procès : Jésus partagé entre l’injustice qu’il subit et le fait d’accomplir les Ecritures.
- La Passion : souffrance, sentiment d’abandon des hommes et du Père, incrédulité devant la haine…

II.Les doutes des apôtres et des disciples :

- décalage entre l’attente du Messie et la façon dont Jésus opère : entre pouvoir et service
- incompréhension des disciples : paraboles, signes
- grand écart entre la tradition d’Israël et la nouveauté de l’Evangile
- Jésus annonce la Bonne Nouvelle à tous (les païens)
- Les manques de confiance : tempête apaisée, Pierre sur l’eau, Marthe
- Qui est vraiment Jésus ?
- Lorsque Jésus annonce sa Passion : refus
- A la résurrection : certains eurent des doutes
- Quelques personnages en proie au doute : Marie et Joseph, Pierre, Thomas, Judas…

Conclusion

A l’issue de ce survol, on peut affirmer que le doute, les questions sont associés à tout chemin de foi ; on peut dire aussi qu’après le doute, la foi revient souvent plus forte.

Jésus n’a pas triché avec notre humanité ; bien que Fils de Dieu, il était aussi vraiment homme. A son exemple, nous sommes donc invités à accepter nos doutes, les limites de notre raison et de notre cœur, mais aussi à les dépasser pour retrouver le chemin de la foi et de la confiance. L’exemple des parents de Jésus, de ses apôtres et de ses disciples nous montrent que foi et doutes sont souvent liés ; et que le doute n’est absolument pas un obstacle à la sainteté, dans la mesure où la prière et l’amour peuvent nous faire grandir sans nous décourager !

Le 8 janvier 2007 ; Alain-Noël Gentil