Paroisse Saint Loup


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28 janvier

Homélie du dimanche 28 janvier 2007

Frères et sœurs,

L’abbé Pierre vient donc de nous quitter cette semaine… Comme vous peut-être, j’ai vraiment eu l’impression de perdre un ami, un frère, un phare… Prêtre du diocèse de Grenoble, l’abbé Pierre m’a profondément marqué, non seulement par son œuvre immense de solidarité, mais aussi par sa foi rayonnante. Il savait reconnaître en chaque homme, en chaque femme le visage de Jésus-Christ ; il avait un amour profond et sincère de l’Eglise, ce qui ne l’empêchait pas de désirer qu’elle évolue, qu’elle grandisse dans la fidélité au message de l’Evangile. Pour nous tous, paroissiens ou de passage, pour les jeunes et les moins jeunes, pour ceux qui parmi vous sont dans la peine à la suite du décès d’un membre de leur famille ou d’un ami, la vie de l’abbé Pierre peut être un repère qui restera éternellement vivant… Les lectures de ce jour, qui nous parlent de l’importance d’être prophète, d’aimer et de mettre en pratique la Parole de Dieu collent parfaitement aux convictions et aux efforts de l’abbé Pierre… Je vous propose quelques pistes qui peuvent nous aider et nous soutenir dans notre vie de tous les jours :

- la compassion : ce qui nous frappe dans l’attitude de l’abbé Pierre, attitude qui s’inspirait de celle de Jésus, c’est cette attention qu’il portait à tous ceux et celles qu’il rencontrait. C’est comme si chaque être humain était le plus important à ses yeux, qu’il soit pauvre ou riche, simple citoyen ou homme politique. Mais il donnait sa préférence d’amour aux plus petits, aux plus démunis. Quelle formidable appel, pour chacun de nous, à être attentif aux autres ! C’est-à-dire pleurer avec ceux qui sont dans la peine, tendre la main à ceux qui sont au fond du trou, nous réjouir avec ceux qui sont heureux… Ne s’agit-il pas de partager nos talents : l’écoute ou la parole, la sagesse ou l’audace, la patience ou l’enthousiasme ?

- le courage : tout n’a pas été simple dans la vie de l’abbé Pierre ; sa santé fragile, l’impression douloureuse de parfois prêcher dans le désert, le sentiment de n’être qu’une goutte d’eau, avec ses compagnons, dans l’océan de la misère… Malgré tout, il n’a jamais baissé les bras ! Sa volonté, enracinée dans une prière quotidienne, lui a permis de relever les défis les plus fous ! Et nous ? Sommes-nous de ceux qui puisons dans la prière la force de la solidarité et de l’amour ?

- l’espérance : la foi de l’abbé Pierre lui a permis, même au cœur des situations les plus complexes, de garder sa lampe, la lampe de son cœur, allumée. Son attachement à Jésus Christ lui a donné cette flamme de l’espérance, et cette flamme nous est offerte, à nous aussi. Nous vivons parfois des moments particulièrement difficiles, et dans ces cas là nous pouvons avoir l’impression que tout vacille ou s’écroule. Mais il n’est aucune nuit qui ne débouche sur une aurore, aucune tempête qui ne s’apaise un jour ! L’espérance est cette capacité à toujours imaginer que le meilleur peut venir, que tout ne s’arrête pas avec un échec ni même avec la mort : la passion et la résurrection de Jésus sont les signes que non seulement Dieu souffre avec nous, mais qu’il nous promet une joie immense lorsque nous le rencontrerons pour l’éternité…

Alors, salut, l’abbé ! Merci pour ta foi, ton humanité, l’amour que tu as su donner à ceux qui en manquaient. Merci d’avoir été ce prophète, ce témoin, cet apôtre ! Merci d’avoir prié en agissant et agi en priant…

Nous reprenons le flambeau aujourd’hui ; nous n’avons pas peur ; car tu nous as montré qu’aimer était à la portée de tous.

Bon vent, l’abbé ! Prie pour nous, confie nous à la tendresse de Dieu pour que nous portions du fruit !

Amen.