15 avril
HOMELIE DU DIMANCHE 15 AVRIL 2007
Frères et sœurs, après cette très belle semaine sainte qui nous a réunis si nombreux autour de Jésus-Christ, nous sommes aujourd’hui invités à poursuivre notre chemin d’espérance et de foi ! Dans les textes que nous venons d’entendre, il y a comme une force, comme une sérénité qui se dégagent, et qui nous appellent ! Les signes qui se réalisent grâce au dynamisme des premières communautés chrétiennes ; le témoignage de Jean qui ose transmettre ce qui fait sa conviction profonde, inspiré par l’Esprit- Saint ; et le passage opéré par Thomas et ses frères, découvrant la joie de croire au-delà des doutes, des questions, des peurs…
La page d’Evangile que je viens de vous lire est célèbre. Le personnage de Thomas l’est aussi, cette renommée venant sans doute du fait que ses doutes rejoignent un peu les nôtres, et ceux de notre monde, aujourd’hui. Thomas, l’un des douze, est un homme sympathique. Son nom, nous dit l’évangéliste Jean, signifie « jumeau ». Pourquoi cette précision ? Peut-être pour nous dire que l’attitude de Thomas rejoint celle de tous les apôtres, ses « jumeaux », qui eux aussi sont en proie au doute et à l’immense souffrance d’avoir perdu en Jésus leur maître et Seigneur. Peut-être aussi pour signifier que nous-mêmes, deux mille ans après la résurrection de Jésus, avons du mal à croire et à vivre de cet évènement fondateur : nous sommes, en quelques sortes, les « jumeaux » de Thomas, aussi bien dans sa difficulté à croire que dans la profession de foi qui suivra !
Plus tôt, dans le même Evangile de Jean, Thomas apparaît un brin fataliste, lorsque Jésus annonce sa montée à Jérusalem ; ne comprenant pas encore le sens de la passion et de la résurrection, Thomas semble désabusé : « allons-y pour mourir avec lui ! » Ce manque de confiance nous est révélé de manière encore plus criante lorsque Thomas, dans l’Evangile de ce jour, ne souhaite pas se rassembler avec les autres apôtres dans la chambre haute de Jérusalem. Que faisait donc Thomas en ce dimanche soir ? Avait-il repris ses occupations, retrouvé sa famille ? Ou bien se cachait-il, loin des apôtres dont la vie lui semblait menacée ?
Mais huit jours après, lorsque Jésus revient au milieu de ses amis, Thomas est là ; comme eux, il va recevoir la paix et la joie ; comme eux, sa foi va de nouveau s’affirmer, relancée par le souffle de l’Esprit ; comme eux, Thomas va partir afin d’annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection !
A la suite de Thomas et de tous les témoins du Christ, voilà, frères et sœurs, que nous sommes appelés à la même audace évangélique : ne plus avoir peur, oser la confiance et la foi sans preuve, discerner les signes de l’Esprit, ouvrir les portes et les fenêtres de nos cœurs, annoncer la Bonne Nouvelle, aimer de toutes nos forces, et nous ouvrir à la vraie joie, celle des enfants de Dieu, que personne ne peut nous ravir ! Amen.