Paroisse Saint Loup


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Références bibliques sur la vie publique, sociale et politique

La seigneurie de Dieu

L’expérience fondatrice du peuple d’Israël est la libération de l’esclavage en Égypte. Dieu intervient dans l’histoire par l’intermédiaire de Moïse, il libère son peuple, et il donne la Loi. Ensuite viendront Josué, puis les juges, et le dernier d’entre eux sera Samuel, prophète et juge...

A Samuel, les Israélites demandent un roi :
« établis-nous un roi pour qu’il nous juge, comme toutes les nations. " (1S 8:5).
Samuel voit d’un mauvais œil cette demande, et il met en garde le peuple contre un roi qui aura le droit de prendre les fils et les filles du peuple pour son service, de prélever la dîme sur les cultures et les troupeaux, de confisquer les meilleures terres, et au final de réduire le peuple en esclavage... Mais le peuple persiste dans sa demande...

Les Israélites ont une conception de la royauté différente de celle des peuples voisins, et le pouvoir royal peut aussi être vu comme un don de Dieu qui vient au secours de son peuple : le roi est choisi par Dieu et consacré par Lui :
« c’est un roi choisi par Yahvé ton Dieu que tu devras établir sur toi, c’est quelqu’un d’entre tes frères que tu établiras sur toi comme roi, tu ne pourras pas te donner un roi étranger qui ne soit pas ton frère. » (Dt 17:15)

Le roi est considéré comme le fils de Dieu. Il se doit de défendre les pauvres et assurer la justice. Les manquements à ces devoirs sont dénoncés par les prophètes. Isaïe par exemple dit :
« Malheur à ceux qui décrètent des décrets d’iniquité, qui écrivent des rescrits d’oppression pour priver les faibles de justice et frustrer de leur droit les humbles de mon peuple, pour faire des veuves leur butin et dépouiller les orphelins. » (Is 10:1-2)

David est le prototype du roi choisi par le Seigneur. Il est d’humble condition, dernier d’une famille de huit fils, il gardait les troupeaux. (Cf 1S 16:1-13) Mais
« Les vues de Dieu ne sont pas comme les vues de l’homme, car l’homme regarde à l’apparence, mais le Seigneur regarde au cœur ». (1S 16, 7).

Malgré l’échec historique de la royauté, les juifs restent dans l’attente d’un roi idéal dans les temps à venir :
Jr 23:5-6- Voici venir des jours oracle du Seigneur où je susciterai à David un germe juste ; un roi régnera et sera intelligent, exerçant dans le pays droit et justice. En ses jours, Juda sera sauvé et Israël habitera en sécurité. Voici le nom dont on l’appellera "Yahvé-notre-Justice."

Ce roi, vrai pasteur apporte la paix, a l’injustice en horreur, juge les pauvres avec justice, est ami de l’homme au cœur pur. Pour nous chrétiens, Jésus-Christ est l’incarnation définitive de cette figure du roi idéal !

Jésus et l’autorité politique

Jésus refuse le pouvoir oppresseur et despotique et invite ses disciples à se faire serviteurs de tous :
Mc 10:42-44-Les ayant appelés près de lui, Jésus leur dit : " Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous".

Mais il ne conteste jamais directement les autorités de son temps. Nous savons comment, en réponse à une question piège, il répondra : Mc 12:17 " Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." Il invite par là à donner leur juste place à Dieu et à la vie publique, sans les opposer...

Jésus rejette la tentation d’un messianisme politique :
Mc 10:45-Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude.

Les premières communautés chrétiennes

Pour Saint Paul, l’autorité vient de Dieu, et il faut donc s’y soumettre par motif de conscience :
Rm 13:1-7-Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu. [...] Rendez à chacun ce qui lui est dû : à qui l’impôt, l’impôt ; à qui les taxes, les taxes ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur.

Il appelle aussi à prier pour les dirigeants :
1Tm 2:1-2-Je recommande donc, avant tout, qu’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et tous les dépositaires de l’autorité, afin que nous puissions mener une vie calme et paisible en toute piété et dignité.

Pierre, de son côté, appelle à une obéissance libre et responsable à une autorité qui fait respecter la justice en assurant le bien commun :
1P 2:13-17-Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine : soit au roi, comme souverain, soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien. Car c’est la volonté de Dieu qu’en faisant le bien vous fermiez la bouche à l’ignorance des insensés. Agissez en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi.

Toutefois, ceci est écrit dans un contexte où l’autorité respecte la liberté de conscience des chrétiens ! Avec les persécutions, les relations avec l’autorité vont se gâter, et dans l’apocalypse, l’empire romain est désigné comme « la grande prostituée » !