Paroisse Saint Loup


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Homélie du samedi 19 novembre 2016

Solennité du Christ, Roi de l’Univers – Année C Eglise de Notre-Dame des Commiers

La longue série des dimanches du Temps ordinaire s’achève sur la vision grandiose du Christ Roi de l’Univers. Par-delà les images de catastrophes et de ruines attachées à la perspective de la fin des temps, l’Église nous annonce, en cette Solennité, le triomphe du Christ et, en lui, la réussite finale de la Création : « A Lui, gloire et puissance dans les siècles ». Le Christ est à la fois la clef de voûte et la pierre d’angle de la Création : « Dieu a voulu fonder toutes choses en Lui ». Il est le Rédempteur, « qui s’est offert Lui-même sur l’autel de la Croix » et qui, vainqueur de la mort, conserve dans son Corps les marques de sa Passion : Il est « l’Agneau immolé », dont le Sacrifice a établi le Règne de Dieu dans le monde, « un Règne sans limite et sans fin ».
Au peuple de prêtres, au peuple de rois, qu’Il s’est acquis par son Sang, incombe l’impérieux devoir d’ « obéir au Christ Roi de l’Univers » et de faire passer son esprit dans les relations humaines, car Lui seul peut apporter « à tous les peuples les bienfaits de l’unité et de la paix ». Le Christ est la Lumière qui brille au terme de la route des hommes, mais son Esprit est déjà à l’œuvre au sein de la Création pour la « libérer de la servitude » et l’introduire dans la Gloire (Épître de saint Paul Apôtre aux Romains VIII, 21).
En cette Solennité, c’est l’image du Christ en croix que l’Évangile dresse devant nous. L’inscription fixée au bois désignait Jésus de Nazareth comme « le Roi des Juifs » et Il aurait pu prétendre à ce titre puisqu’il était fils de David, dont la première lecture décrit l’investiture royale. Mais Jésus est plus que le Roi des Juifs, Lui qui est, nous dit saint Paul, « l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature, la tête du corps, la tête de l’Église, faisant la paix par le sang de sa Croix ».
Mais qui donc est ce crucifié vers qui les habitants de Jérusalem lèvent les yeux ? Des titres lui sont donnés, pour mieux le dénoncer comme imposteur : Messie de Dieu, Élu, Roi des Juifs, Christ. Face au silence du peuple qui restait là à observer Jésus en croix retentissent les ricanements des chefs, les moqueries des soldats et les injures de l’un des malfaiteurs condamnés avec Lui. La reconnaissance de la véritable royauté du Christ sera faite par un pauvre type : l’autre malfaiteur. C’est au moment où Jésus est dépouillé de tout qu’éclate son pouvoir de sauver et de conduire au Paradis ceux qui se confient en son amour crucifié. Il n’est pas celui qui se sauve lui-même, mais celui qui aime jusqu’à la Croix. Notre royauté est de croire en Lui.

Père Thibault NICOLET

« Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis… »

Références des textes liturgiques :
2 Samuel V, 1-3
Psaume CXXI (CXXII)
Épitre de saint Paul Apôtre aux Colossiens I, 12-20
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc XXIII, 35-43.