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JNP, Journées Nationales Prisons 2016

La prison, censée n’être rien d’autre que le lieu d’exécution de la peine privative de liberté, se révèle parfois être une peine à part entière dont les conséquences sur le corps et l’esprit constituent de véritables obstacles au retour des personnes détenues au sein de la société.
Six associations grenobloises ( Genépi Grenoble – Secours catholique – ARLA – ANVP – Cimade – Aumônerie catholique ) intervenant en milieu pénitentiaire se sont réunies pour organiser la 23ème édition des Journées Nationales Prison (JNP).
Nombreuses sont les associations grenobloises qui militent en faveur de la protection des droits. Un grand nombre de celles-ci s’intéresse aux problématiques liées à l’incarcération. Leurs actions et engagements prennent toutefois des formes variées puisqu’elles traitent de la question carcérale à travers des angles différents. Néanmoins un constat peut être fait : de nombreux citoyens s’investissent dans l’optique d’apporter un soutien aux personnes incarcérées et à leurs proches, en considérant chaque personne moins comme un détenu que comme un homme dont les droits doivent être respectés. Cet engagement s’inscrit dans la durée puisque les diverses associations qui s’unissent au sein des Journées nationales prison sont présentes dans l’agglomération grenobloise depuis plusieurs décennies.

Les JNP sont nées d’une initiative de la FARAPEJ, Fédération d’Associations pour se Former, Réfléchir et Agir sur la Prison et la Justice. Il s’agit d’un évènement national qui a eu lieu du 21 au 27 novembre 2016.
Le thème de cette année, « Vivre enfermé » , a pour objectif de mettre en lumière les effets destructeurs de l’incarcération. Cette initiative résulte de la volonté de sensibiliser les citoyens aux problématiques pénitentiaires actuelles.
En prison le temps est arrêté, la vie est suspendue. Les perspectives d’une vie après la peine, et plus généralement de liberté, sont incertaines. La prison peut aujourd’hui se définir comme un ensemble d’entraves aux libertés individuelles.

Thème 2016 : PRISON, VIVRE ENFERME.

Cette année les associations grenobloises souhaitent démontrer l’importance du respect des libertés malgré les contraintes résultant de la détention. Pour ce faire, la réflexion porte sur les conséquences de l’enfermement sur le corps et l’esprit dans le temps.
L’emprisonnement, parfois contesté dans son principe, souvent contesté dans ses modalités, a montré des lacunes. Il semble primordial d’interroger la société : doit-on, peut-on se satisfaire d’un système carcéral lacunaire ?

L’enfermement est vécu par le corps, l’espace, le temps. Par ces trois dimensions, c’est le mouvement qui est arrêté, la vie est suspendue. Celui qui est enfermé est privé de sa capacité d’agir, il perd son autonomie et dépend largement des autres. Ainsi, au travers des journées nationales prison pourra être traité le lien avec l’extérieur, mais aussi l’injonction contradictoire qui est faite à des personnes de se réinsérer dans la « vraie vie », alors que la dépendance induite par l’enfermement les en exclut.

Témoignages :
La préparation de ces journées depuis plusieurs mois a été un temps fort pour nous, organisateurs, une occasion de réfléchir et de construire ensemble en croisant nos regards, de faire davantage connaissance et de créer des liens. C’est avec beaucoup de joie que nous avons accueilli les visiteurs et échangé avec eux, que nous avons visionné le film et participé à la conférence, rencontré Karim M, ancien détenu, aujourd’hui formateur et acteur dans une association de réinsertion (100Murs) et Serge P, magistrat et enseignant, sur le thème « La Prison, vivre enfermé… le corps, l’espace, le temps ».

Mireille et Odile

« Le témoignage très émouvant, et d’une grande justesse de ton, de Karim, la description précise de la souffrance des détenus, mais aussi de la chance qui peut être offerte, et de la force engendrée, par des rencontres humaines ou spirituelles, expliquent le silence qui régnait dans la salle comble du tribunal. Au-delà de l’admiration pour celui qui a réussi à sortir de cette épreuve dans une humanité régénérée et qui la met au service de ceux qui sont encore derrière les barreaux, se manifeste le côté déshumanisant et inefficace de la solution trop systématique de l’emprisonnement. La longue expérience de juge de Serge P, sa réflexion sur le fonctionnement de la justice, en nous en montrant toute sa complecenterxité, complétaient bien le témoignage de Karim. Le temps a manqué pour évoquer précisément quelques pistes pour sortir de cette spirale infernale. Mais c’est incontestablement une soirée et des rencontres qui invitent à la réflexion. Alors oui, merci aux organisateurs, et notamment aux jeunes du Genépi, qui,center par leur action, participent à l’ouverture de la prison sur le monde extérieur et nous ouvrent à la réalité du monde carcéral. »

Marie-Élisabeth et Marc