28ème dimanche du temps ordinaire, année B
Dimanche 14 octobre 2018, à Vif
Qui peut être sauvé ?
« A côté de la Sagesse, j’ai tenu pour rien la richesse », c’est ce que nous dit la première lecture extraite du livre de la Sagesse. On se souvient de la demande du jeune roi Salomon, à qui Dieu avait dit : « demande moi ce que tu veux ». Salomon, conscient de son manque d’expérience, à demandé la Sagesse pour pouvoir bien gouverner son peuple, et il l’a obtenue.
Le jeune homme riche de l’évangile ne fait pas ce choix ! Il est plein d’ardeur, il vit les commandements, et il demande à Jésus ce qu’il peut faire de plus pour avoir la vie éternelle. Il est prêt à tout ! Enfin, presque... A la réponse de Jésus « vends tout ce que tu as, et suis moi », il se détourne...
« Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesse d’entrer dans le royaume de Dieu » dit alors Jésus. Pourtant, à Zachée, le publicain de l’évangile, Jésus ne demande pas de tout donner. Il se contente de ce que Zachée se déclare prêt à donner : la moitié de ses biens pour les pauvres, et rendre le quadruple à ceux à qui il a pu faire du tort... Matthieu le publicain, lui, lâche tout pour suivre Jésus... Plus près de nous, un certain François d’Assise a, lui aussi, renoncé à toutes ses richesses pour suivre l’appel que Dieu lui adressait.
Et sans doute, qu’aujourd’hui, on pourrait trouver des riches qui ont renoncé à leurs richesses, ou d’autres qui les mettent au service des plus pauvres sans pour autant tout donner.
« Heureux les pauvres » nous disent les béatitudes. En tout cas, celle de Luc le dit ainsi, il s’agit bien de la pauvreté matérielle. La version de Matthieu introduit une nuance : « Heureux les pauvres de coeur ». Matthieu semble bien indulgent envers les riches, lui qui a fait le choix de renoncer aux richesses ! Mais pour lui, ce n’est pas la pauvreté en elle-même qui donne le salut, c’est bien la pauvreté du coeur, le fait d’avoir un coeur vide, où Dieu peut trouver de la place, un coeur qui peut s’ouvrir aux autres !
Finalement, c’est parce que le jeune homme riche avait le coeur encombré par ses richesses qu’il n’a pas pu suivre Jésus.
Les apôtres n’ont pas compris les paroles de Jésus. Pour eux, la richesse est le signe des bénédictions de Dieu ! Alors, qui peut-être sauvé ? Jésus répond : « pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ».
C’est Dieu qui sauve, alors avoir un coeur encombré, c’est croire que l’on peut se sauver par soi-même, par nos seuls mérites, sans l’aide de Dieu ! Dieu accorde son aide à tout homme, à commencer bien sûr par ceux qui le lui demandent. Pour nous chrétiens, cette aide prend de multiples formes, en particulier celles des sacrements, comme le baptême que nous avons reçu, le sacrement de pénitence, l’eucharistie que nous pourrons recevoir tout à l’heure ! Mais, selon le concile Vatican II, si l’Eglise, par les sacrements, est le moyen privilégié du salut, Dieu accorde aussi ses grâces à d’autres, bien au delà des églises chrétiennes, car Il veut le salut de tous !
Et nous, avons nous le coeur encombré ? Il n’y a sûrement pas de personnes très riches parmi nous aujourd’hui, mais nous avons tous nos petites richesses... Nous encombrent-elles le coeur ? Alors, aujourd’hui, sachons désencombrer nos coeurs. Peut-être faudra-t-il renoncer à quelques richesses matérielles ? Laissons en nous toute la place pour accueillir Dieu, et répondre à son appel !
Amen
Références des textes liturgiques :
Sagesse 7, 7-11 ;
Psaume 89(90) ;
Lettre aux Hébreux 4, 12-13 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10, 17-30)