Paroisse Saint Loup


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Deuxième dimanche de Pâques 2019 – Année C

dimanche 28 avril 2019 église Saint Jean-Baptiste, Vif

Fête de la Miséricorde divine

Voici certainement le saint le plus populaire de notre temps : Thomas ! « Je ne crois que ce que je vois, et comme je ne vois rien, je ne crois pas », disent bon nombre de nos contemporains. C’est implacable ! Ces personnes lisent-elles le texte jusqu’au bout ? Non : saint Thomas a vu et il a cru. Il a touché son Seigneur, il a mis sa main dans les plaies de Jésus, il s’est mis à genoux devant son Seigneur et il lui a dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Que saint Thomas devienne encore plus populaire ! C’est lui qui entend son Seigneur lui dire : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » et cette béatitude est pour nous comme elle est pour toute personne qui cherche la vérité et qui sait se mettre à genoux au lieu de rester bloqué sur des certitudes stériles. Alors mettons-nous à genoux devant le Saint-Sacrement et disons cette parole avec foi : « Mon Seigneur et mon Dieu, Tu es là, réellement présent dans cette hostie, Tu es ressuscité pour moi et je T’aime ! »
Oui, nous sommes heureux de célébrer aujourd’hui ce deuxième dimanche de Pâques qui est pour tous les catholiques la Fête de la Miséricorde divine. C’est saint Jean-Paul II qui a institué cette fête en réponse à un désir du Seigneur, selon un message reçu par sainte Faustine : « En ce jour les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde… La fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement. » L’évangile qui vient d’être proclamé peut nous aider à comprendre le sens de cette fête.
Deux épisodes nous sont rapportés. Il y a d’abord l’apparition de Jésus ressuscité aux apôtres le soir du premier jour de la semaine. Jésus les salue et, avant de les envoyer en mission, il leur montre son côté ouvert et ses mains percées. Ce sont les blessures de la Passion qu’il a subie et qui deviennent source de la vie nouvelle offerte à tout homme, source de sa miséricorde. Par le don de l’Esprit, il fait des apôtres les témoins de cette miséricorde et ses dépositaires : « Recevez l’Esprit-Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis. » Les apôtres sont envoyés pour se pencher sur les blessures de l’homme. Le péché n’est-il pas la souffrance la plus dramatique ? En effet, cette souffrance peut conduire à la séparation définitive avec Dieu. A la suite des apôtres, l’Église manifeste cet amour infini du Père qui veut partager sa vie à tout homme en le conduisant à la foi.
En effet, comme le souligne la suite de l’évangile, la communauté des croyants devient le lieu nourricier de la foi. Thomas, absent lors de l’apparition du Ressuscité, ne peut croire en ce que les apôtres lui rapportent. Il demande à vérifier par lui-même, à toucher le Ressuscité pour s’assurer de la véracité des événements. Bienheureux doute de Thomas : « L’Esprit de vérité n’aurait pas permis ces hésitations dans les cœurs de ses prédicateurs si cette défiance, ces retardements pleins de curiosité n’avaient affermi les fondements de notre foi. Ce sont nos troubles que le Sauveur guérissait dans la personne de ses apôtres… Ce qu’ils ont vu nous a éclairés ; ce qu’ils ont entendu nous a renseignés ; ce qu’ils ont touché nous a affermis. Ils ont douté pour que le doute ne nous fût plus possible » (Saint Léon le Grand, Premier Sermon pour l’Ascension). Thomas doute mais, avant même de toucher les blessures de Jésus, mis en sa présence, il entre dans la foi. Il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu », expression forte de sa foi en la divinité du Ressuscité.
Comme Thomas, nous sommes invités à croire en accueillant la présence du Ressuscité dans la communauté et en recevant sa Parole. Heureux serons-nous si nous croyons sans voir, devenant ainsi les apôtres de la Miséricorde.
Le croyant, à l’image de saint Jean, est confronté à une situation parfois difficile, d’autant plus que le Seigneur ne se manifeste qu’au travers de la croix et de ses blessures. Il est pourtant invité à relire son existence sous le signe de la victoire acquise par le Ressuscité. Le Royaume est advenu, et sa réalité se révèle à ceux qui portent un regard de foi : Jésus vivant détient les clés de la mort et Il ouvre à la Vie.

Père Thibault NICOLET

Références des textes liturgiques retenus :
Actes des Apôtres V, 12-16 ; Psaume CVII (CVIII) ;
Livre de l’Apocalypse I, 9-19
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean XX, 19-31.