Paroisse Saint Loup


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Homélie du 2ème dimanche de Pâques, année A

Dimanche de la divine miséricorde

Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu

C’était un dimanche... Les disciples de Jésus étaient confinés... Non par crainte d’un virus, mais par crainte des autorités juives qui, après avoir fait crucifier Jésus pouvaient les rechercher... Et voici que Jésus leur apparaît !
Mais un disciple, Thomas, n’était pas là ! Courses de première nécessité ? Courte sortie pour faire de l’exercice ?... On ne saura jamais quelle case il avait cochée ! A son retour, ses amis lui racontent : nous avons vu le Seigneur ! Mais lui ne veut pas les croire sur parole, il veut voir de ses yeux, il veut toucher !

Le dimanche suivant, les disciples sont toujours là. Tous, cette fois. Jésus vient alors, et interpelle Thomas : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ». On ne sait pas si Thomas a mis les doigts dans les plaies de Jésus, on ne sait que ce qu’il a dit, qui résonne comme un cri d’amour « Mon Seigneur et mon Dieu ». Jésus dit alors : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

J’ai longtemps lu cette parole de Jésus comme un reproche adressé à Thomas... Pourtant, parmi les disciples, d’autres ont eu besoin de voir pour croire : Pierre et Jean au tombeau, les disciples d’Emmaüs... Ceux qui ont cru sans avoir vu, c’est nous, qui recevons ce message transmis depuis près de 20 siècles : Jésus est ressuscité, il a vaincu la mort !

Mais si nous croyons, c’est peut-être parce-que, justement, les disciples étaient des gens comme nous, pas des exaltés prêts à croire n’importe quoi ! Comme nous, ils avaient leurs craintes et leurs doutes. Thomas, en particulier, avait bien les deux pieds sur terre. Et c’est bien pour cela que nous pouvons nous fier à leur témoignage. Alors, merci Thomas, qui a osé dire tes doutes !

Après ce passage, il faudra encore du temps pour que les disciples se mettent en route pour proclamer la bonne nouvelle : six semaines ! Ils retourneront en Galilée, chez eux, où ils ne craignent pas grand-chose et rencontreront à nouveau Jésus. En bons juifs, ils reviendront à Jérusalem pour la fête de Pentecôte, toujours la peur au ventre, sans doute. Mais là, il va se passer quelque chose qui chassera leurs peurs !
Nous en reparlerons dans 6 semaines... Mais la première lecture nous donne une idée, peut-être un peu idéalisée, de la vie des premières communautés chrétiennes, des communautés où tout était mis en commun, où l’amour réciproque était la règle, où l’on se nourrissait de l’enseignement des apôtres, où l’on fréquente le Temple... le tout dans la simplicité et dans la joie.

Aujourd’hui, nous aussi sommes confinés... L’amour réciproque et la communion, nous pouvons les vivre à distance, mais sans oublier ceux qui ne sont pas « connectés » par l’un des moyens à notre disposition !

Le confinement se terminera un jour !... Comment en sortirons nous ? Nous reprendrons comme si de rien n’était la vie d’avant, juste contents d’être sortis de cette épreuve ? Et si c’était l’occasion d’en sortir grandis, de revoir nos modes de vie, peut-être d’être plus sobres, mais aussi plus fraternels, de savourer plus les relations humaines que nous pourrons retrouver ? Et d’avoir plus que jamais l’envie d’être des disciples missionnaires, et de dire à tous : Jésus est ressuscité ! Alléluia !

Amen

Gilles Berger Sabbatel

Références des textes liturgiques :
Actes 2, 42-47 ;
Psaume 117 (118) ;
Lettre de St Pierre 1, 3-9 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 19-31.