Paroisse Saint Loup


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Homélie du 4ème dimanche de Pâques, année A

L’unique berger du troupeau

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus s’identifie au Bon Pasteur. Mais qu’est-ce qui fait de lui un Bon Pasteur ?
Le sens commun et une lecture attentive de certains textes bibliques nous aident à percevoir les cinq qualités du bon pasteur : à la fois un chef et un compagnon, un homme fort capable de défendre son troupeau contre les bêtes sauvages (1 Samuel XVII, 34-37), un homme sachant s’adapter à la situation (Genèse XXXIII, 13 s.) et un homme de compassion (Isaïe XL, 11 ; 2 Samuel XII, 3).

Appelé « dimanche du Bon Pasteur », le quatrième dimanche de Pâques est la Journée mondiale de prière pour les vocations. Portés par la foi et l’espérance, nous prions le Seigneur d’envoyer des ouvriers à sa moisson : que le Seigneur suscite chez de nombreux jeunes le désir de le servir et de lui consacrer leur vie. Sans exclure les autres vocations qui sont toutes complémentaires et reliées entre elles, ne craignons pas en ce dimanche de demander spécifiquement des vocations sacerdotales, dont notre Église et notre monde ont tant besoin.

La préface des apôtres reprend en quelques mots le lien entre le pasteur véritable et les pasteurs qu’il appelle et envoie : « Tu n’abandonnes pas ton troupeau, Pasteur éternel, mais tu le gardes par les apôtres sous ta constante protection ; tu le diriges encore par ces mêmes pasteurs qui le conduisent aujourd’hui au nom de ton Fils. » Troupeau du Seigneur, nous lui redisons en ce dimanche notre désir d’être conduits par lui, à travers ceux qu’il nous envoie et nous enverra, aux sources de la vie.

Une fois n’est pas coutume : aujourd’hui, la cohérence des textes de ce dimanche nous apparaît assez clairement ! Le psaume, la deuxième lecture ou encore l’évangile utilisent la même métaphore du berger.
Notre psaume compare la relation de Dieu avec Israël à la sollicitude d’un berger pour son troupeau : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ; sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer ».
Dans la deuxième lecture, l’apôtre Pierre compare les hommes qui n’ont pas la foi en Jésus-Christ à des brebis perdues : « Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous ».
Et enfin, dans l’évangile, Jésus entame un long discours sur le thème du bon berger. Nous le savons bien, ce thème est cher aux Écritures. En effet, il faut savoir que les civilisations orientales anciennes considéraient volontiers leurs rois comme des pasteurs auxquels la divinité avait confié le service de rassembler et de soigner le peuple, à la manière d’un bon pasteur qui veille sur ses brebis. C’est finalement sur cet arrière-plan que la Bible détaille les relations qui unissent Israël et Dieu, à travers notamment la figure « Roi-pasteur » que l’on retrouve dans différents textes bibliques (cf. Michée II, 12-13). Mais si l’on regarde bien notre évangile, ce n’est pas d’abord ce thème qui apparaît en premier. Jésus commence par développer deux autres thèmes : celui de la porte et celui de la voix.
Tout d’abord le thème de la porte. Cette porte est à la fois la porte par laquelle entre le berger, mais elle est aussi la porte de la vie, car c’est par cette porte unique que sortent les brebis pour aller vers les pâturages. Dans l’évangile, Jésus se définit lui-même comme étant cette porte : « Je suis la porte des brebis. » Il n’y a donc pas plusieurs portes, mais une seule et unique. De plus, il s’agit d’une porte étroite où l’on ne peut passer que l’un après l’autre (cf. Luc XIII, 24).
On le sait bien, la voix de chaque personne est unique. C’est la raison pour laquelle les brebis reconnaissent sans grande difficulté la voix de leur berger. Mais cette connaissance est réciproque, car le berger connaît chacune de ses brebis, « il les appelle chacune par son nom. »
Ces deux thèmes sont signifient l’unicité : un est le berger, une est la porte et un est le troupeau dans lequel chaque brebis est appelée par son nom. Jésus est venu dans le monde afin qu’il n’y ai qu’un seul troupeau réuni autour d’un seul pasteur et Il nous dit qu’il n’est pas d’autre chemin de salut que lui-même. Il est l’unique médiateur pouvant unir Dieu et l’humanité. Au sein de cet unique troupeau, chacun est appelé personnellement et doit répondre à l’appel de son nom car chacun est aimé d’un amour unique.

P. Thibault NICOLET

Références des textes :
. Livre des Actes des Apôtres II, 14a.36-41
. Psaume XXII (XXIII)
. Première Lettre de saint Pierre Apôtre II, 20b-25
. Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean X, 1-10