Janvier à février 2017
3 janvier 2017
Homélie du dimanche 1er janvier 2017
Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu – Année A Eglise Saint Jean-Baptiste de Vif
Marie, mère de Dieu, mère du Prince de la Paix
Nous fêtons, dans l’Octave de la Nativité, la Sainte Vierge Marie, mère de Dieu. C’est en 431, au concile d’Ephèse, dans l’actuelle Turquie, que fut proclamé le dogme de la theotokos (la mère de Dieu). C’est à Ephèse que saint Jean vécut avec la Vierge Marie, qu’il y rédigea son Evangile et qu’il y mourut (on visite la maison de la Sainte Vierge à 8 kms de là).
L’Antienne d’ouverture la salue ainsi : Nous te saluons, Mère très sainte : tu as mis au monde le Roi qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles. Pendant l’Avent, elle nous a accompagnés. Dans la crèche de Bethléem, nous l’avons contemplée. Lors de la Fête de la Nativité et dans son Octave, la gloire discrète de Dieu l’a illuminée.
Elle a donné au monde la Lumière éternelle, Jésus-Christ, notre Seigneur (1ère Préface de la Vierge Marie). Elle a donné naissance à l’auteur de la Vie (la vie et la paix, la mort et la guerre vont ensemble), la Vie de la grâce qui nous est transmise par le Christ en Son Eglise par les sacrements.
Nous sommes ses enfants comme nous sommes fils et filles de Dieu. Dieu a envoyé son Fils ; Il est né d’une femme (…) pour faire de nous des fils (…) héritiers par la grâce de Dieu (Saint Paul aux Galates IV, 4-7 – deuxième lecture). Il écrira aux chrétiens de Rome : Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ si, toutefois, nous souffrons avec Lui pour être glorifiés avec Lui (Romains VIII, 17).
La Vierge Marie, c’est l’humilité même. Je suis la servante du Seigneur avait-elle répondu à l’archange Gabriel (Luc I, 38). Dans la grotte, il faisait si froid qu’elle avait dû déposer son enfant dans la mangeoire des animaux pour qu’ils Le réchauffent de leur souffle (Luc II, 7-12). Mais toujours, avec saint Joseph, elle restait en contemplation, silencieuse, toute tournée vers son fils selon la chair et vers Dieu selon l’Esprit (cf. Luc I, 35) : Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur (Luc II, 19 – Evangile). Le silence !
Ceux qui parlent sans cesse peuvent oublier la présence silencieuse du Christ, une présence qui nous appelle tous au silence de la foi et de l’amour, le risque étant de ne pas connaître Dieu qu’on ne trouve que dans le silencieux amour (Saint Jean de la Croix aux Carmélites de Béas).
La présence de Dieu trouvée dans le silence donne la paix à l’âme, présence qui fuit le bruit et l’agitation. L’humble se tait et s’efface ; l’orgueilleux parle et se met en avant. C’est la paix des âmes qui procure la paix dans les sociétés, à commencer par la première des sociétés (la cellule de base) : la famille. Ce qui unissait saint Joseph et la Sainte Vierge, ce qui les gardait unis dans les grandes épreuves (cf. les doutes de saint Joseph, les circonstances de la Nativité, la fuite en Egypte, et même le probable silence de Jésus à Nazareth qui n’expliquait ni ne prouvait rien), c’est l’Amour de Dieu trouvé dans le silence de la Foi, ciment de la grâce, don de force. La paix des familles (on parle aussi de « paix des ménages ») entraînera la paix dans les quartiers, les villages, la cité, le pays, alors que tant de conflits retentissent à travers le monde…
A la Messe, après le Notre Père, on demande à Dieu de nous délivrer de tout mal et de donner la paix à notre temps. Puis, en rappelant que le Christ avait dit à ses apôtres : Je vous laisse la paix, je vous donne la paix (Jean XIV, 27) (…) donne-lui toujours cette paix et conduis-la vers l’unité parfaite, on demande, après la fraction du pain, à l’Agneau de Dieu de nous donner la paix (troisième demande).
La Vierge Marie contribue largement à la paix parce qu’elle-même l’a toujours possédée et qu’elle est chargée de terrasser le Diviseur, ce pourvoyeur de haine et de guerre qui, dans le bruit, empêche d’entendre Celui qui parle (cf. Hébreux XII, 25). Prions-la spécialement en ce jour afin qu’elle nous garde, toute l’année durant, dans la paix qui se dégage d’une âme qui pardonne et qui aime.
Père Thibault NICOLET
Références des textes liturgiques :
Nombres VI, 22-27 ; Psaume LXVI (LXVII) ; Epître de Saint Paul Apôtre aux Galates IV, 4-7 ; Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc II, 16-21.