Carême 2021
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Homélie pour le Mercredi des Cendres Année B
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Le but du Carême : favoriser la conversion du cœur
Une vraie conversion se manifeste dans toute notre conduite ! On montre son désir de s’améliorer par sa façon de mieux travailler ou d’étudier plus intensément ; par la manière de se comporter en famille ; par les petites mortifications offertes au Seigneur, qui rendent plus agréable la vie autour de soi et le travail plus efficace ; par un plus grand soin apporté à la préparation et à la réception de la Confession sacramentelle qui devient plus fréquente si possible.
Par la voix de son Eglise, le Seigneur nous demande aussi aujourd’hui d’offrir, avec joie, une mortification spécifique, un peu plus généreuse que d’habitude. Ainsi, l’abstinence et le jeûne, qui fortifient l’esprit, en mortifiant la chair et sa sensualité, élèvent l’âme à Dieu, suppriment la concupiscence en donnant des forces pour vaincre et atténuer ses passions, et disposent le cœur à ne pas chercher autre chose que de plaire à Dieu en tout.
Pourquoi donc, pendant le Carême, l’Eglise nous demande-t-elle ces signes de pénitence (l’abstinence à partir de 14 ans, et le jeûne entre 18 et 59 ans révolus) ? Parce qu’ils nous rapprochent du Seigneur et donnent à l’âme une véritable joie libératrice. Cela consiste aussi à pratiquer l’aumône avec un cœur miséricordieux, avec le désir de porter un peu plus de sollicitude et de réconfort à celui qui se trouve accablé par le besoin, ou bien de contribuer, selon ses moyens, à une œuvre apostolique en faveur des corps et des âmes blessés. Tous les chrétiens peuvent pratiquer l’aumône, non seulement les riches et les puissants, mais aussi ceux de fortune modeste et même les pauvres ; de cette manière ceux qui sont inégaux par leur capacité de faire l’aumône, sont semblables dans l’amour et l’affection avec lesquels ils la font.
Il n’est pas difficile de comprendre combien le détachement des biens matériels, la mortification et l’abstinence purifient efficacement du péché et aident à trouver le Seigneur dans la vie ordinaire, car celui qui cherche Dieu en voulant demeurer attaché à ses goûts, le cherche de nuit, et, de nuit, il ne le trouvera pas. Les devoirs quotidiens offrent d’abondantes sources de mortification : quand on veut maintenir l’ordre, la ponctualité pour commencer son travail, l’intensité avec laquelle on le poursuit… Quant aux rapports avec les autres, ils fournissent d’innombrables occasions de mortifier l’égoïsme et de contribuer à créer un climat plus agréable autour de soi, car la meilleure des mortifications est celle qui, s’appuyant sur de petits détails tout au long de la journée, s’attaque à la concupiscence de la chair, à la concupiscence des yeux et à l’orgueil. Mortifications qui ne mortifient pas les autres, mais qui nous rendent plus délicats, plus compréhensifs, plus ouverts à tous. Nul ne sera mortifié s’il est susceptible, s’il n’écoute que son égoïsme, s’il s’impose aux autres, s’il ne sait pas se priver du superflu et parfois même du nécessaire, s’il s’attriste quand les choses ne vont pas comme il l’avait prévu. En revanche, sera mortifié celui qui sait se faire « tout à tous, pour les gagner tous » (1 Corinthiens IX, 22). Alors pourquoi ne pas se faire un petit plan précis de mortifications à offrir au Seigneur chaque jour de ce Carême ?
Références des textes liturgiques : Livre du Prophète Joël II, 12-18 Psaume L (LI) Deuxième Épître de saint Paul apôtre aux Corinthiens V, 20 – VI, 2 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu VI, 1-6. 16-18