Janvier à février 2022
2 janvier 2022
Homélie pour la Solennité de l’Epiphanie du Seigneur
1er Janvier 2022 église Saint-Pierre, Saint-Georges-de-Commiers
L’Épiphanie à l’école de saint Joseph
N’étant pas eux-mêmes Juifs, les mages sont considérés comme les prémices des païens appelés à recevoir le salut du Christ. La tradition populaire en a fait des rois, a fixé leur nombre à trois, symbole de la Sainte Trinité, compte tenu du nombre de cadeaux mentionnés par Matthieu, et nous a livré leurs noms : Melchior, Gaspard et Balthazar. Ils sont fêtés au jour de l’Épiphanie, normalement le 6 janvier. La venue des mages à Bethléem n’est pas clairement située dans le temps par les Évangiles de l’Enfance. Cependant, elle ne peut avoir eu lieu qu’après la Présentation au Temple. Il est impensable que Joseph ait conduit Jésus au Temple dans le contexte d’hostilité d’Hérode cherchant à le faire mourir. Il n’est d’ailleurs plus question d’étable ou de grotte. Nous pouvons donc présumer que la Sainte Famille a pu s’installer plus commodément, ce qui a dû nécessiter un certain délai, que l’on imagine facilement supérieur aux quarante jours devant légalement s’écouler entre la naissance de Jésus et sa présentation au Temple. Joseph apparaît bien sûr dans cette scène de l’Épiphanie du Christ, lui qui mourra avant la Passion de son Fils, car, autrement, c’est à lui que Jésus aurait dû confier Marie, et non au disciple Jean. De fait, si Joseph avait vécu au moment où Jésus a commencé à prêcher, il aurait pu faire obstacle à sa mission, car les gens auraient pensé que Jésus parlait de lui lorsqu’il mentionnait son Père.
Il est assuré dans l’Écriture que, dans l’autre vie, notre Seigneur récompense chacun selon ses mérites (Matthieu XVI, 27). Quelle doit être la gloire accordée par lui à saint Joseph, qui l’a tant aimé et lui a rendu tant de services pendant sa vie ici-bas ! (saint Alphonse-Marie de Liguori). L’ultime et grand sacrifice qui lui fut demandé – et auquel il consentit avec la même simplicité qu’aux précédents – fut d’aller rejoindre ses pères dans le sein d’Abraham, de mourir sous le régime de l’ancienne Loi, alors qu’il se savait si proche des temps nouveaux tant désirés, tant attendus. Les efforts que nous accomplissons nous préparent aussi, par une décision gratuite de Dieu, « un poids vraiment incomparable de gloire éternelle » (1 Corinthiens IV, 17). Il vaut donc la peine de lutter jour après jour en gardant une vision d’éternité, mais avant tout par amour de Dieu. Appliquons-nous donc à offrir souvent nos actions à Dieu, en rectifiant l’intention quand nous cherchons notre gloriole.
Références des textes liturgiques : Livre du Prophète Isaïe LX, 1-6 Psaume LXXI (LXXII), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13 Lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens III, 2-3a.5-6 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu II, 1-12