Paroisse Saint Loup


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Carême 2022

4 mars 2022

Mercredi des Cendres Année C

2 mars 2022 Eglise Saint Jean-Baptiste, Vif

Le Carême, image de notre condition humaine et illustration de notre condition chrétienne

Le latin Quadragesima, le quarantième (jour) a servi à désigner la période de préparation à la fête de Pâques ; il a donné Quaresima en latin populaire et carême en français. C’est la période de quarante jours (quarante-six jours exactement) qui s’étend du mercredi des Cendres au dimanche de Pâques. En effet, les quarante jours étaient comptés d’abord du premier dimanche de Carême au soir du Jeudi saint, après quoi on entrait dans le triduum des célébrations pascales ; puis, pour se conformer au jeûne de quarante jours du Christ sur le mont de la quarantaine, après son baptême, on ajouta quatre jours avant le premier dimanche afin d’avoir le nombre complet de jours de jeûne avant Pâques (en effet, les dimanches ne sont jamais jours de jeûne).
Le modèle du Carême est donc la retraite de Jésus au désert, qui avait eu pour réalité d’attente (préfiguration) sous l’Ancien Testament, le jeûne de Moïse sur le Sinaï avant la conclusion de la première Alliance et la marche d’Elie dans le désert vers l’Horeb, où Yahvé se manifesta à lui.
C’est donc un temps de préparation dans la prière, la pénitence, le recueillement et une certaine solitude, accompagnés d’une ascèse, qui est proposé à tout chrétien pour mieux célébrer la grande fête de sa deuxième naissance dans le baptême qu’est la fête de la Résurrection du Christ.
Le jeûne a été considérablement réduit par l’Église, ainsi que la mesure de l’abstinence, mais tous les chrétiens sont tenus de faire pénitence et de faire bénéficier les plus pauvres de ce dont ils se privent volontairement eux-mêmes (l’aumône est un complément du jeûne, mais aussi une suppléance de celui-ci). La liturgie du Carême est un temps de préparation directe au baptême pour les catéchumènes et pour ceux qui les accompagnent dans leur cheminement (c’est-à-dire toute l’Église, qui forme un seul corps) et un temps de méditation sur le grand don qu’il constitue ; durant la Veillée pascale, tous seront invités à renouveler les promesses de leur baptême, mais à mesure qu’approche le temps des solennités pascales, la pensée des chrétiens s’oriente davantage vers la Passion du Christ à laquelle ils doivent nécessairement participer dans leur vie.
Au milieu du Carême, il y a une pause, le dimanche de « Laetare », permettant de reprendre souffle au cœur d’une période exigeante où la nature demande parfois grâce.
Il existe une différence fondamentale entre les disciples du Christ et les adeptes de nombreux courants de pensée à travers le monde. Les disciples de Jésus recherchent la gloire de Dieu, tandis que les autres souhaitent leur propre gloire. Le Maître a bien prévenu ceux qui le suivaient : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux » (Matthieu VI, 1). L’éphémère et mesquin plaisir de la vanité, tant recherchée par l’homme, est vraiment néant. Au commencement du monde, l’homme s’est laissé entraîner par la tentation d’être comme Dieu et a été écarté du Paradis avec cet avertissement : « Tu es glaise et tu retourneras à la glaise » (Genèse III, 19). Quand viendra la plénitude des temps, le Fils de Dieu rappellera de nouveau, à plusieurs reprises, que c’est le Père qui nous donnera sa récompense. Il voit même ce qui est caché. Aussi notre vie doit-elle manifester la gloire du Père et non la nôtre. Donc, lorsqu’il s’agit de la gloire du Père, nous pouvons et nous devons vouloir que les autres lui rendent gloire avec nous ou bien qu’ils soient stimulés par notre bon exemple. Ce n’est donc pas œuvrer pour nous mais pour lui. Nous, nous ne sommes que glaise et cendre. Ce soir, nous nous souvenons bien de cette vérité, mais soyons cette cendre qui, par sa grâce, fera étinceler aux yeux des autres la gloire éclatante du Seigneur « afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu V, 16).

Seigneur, notre Dieu, tu nous as donné ce jour avec la grâce de commencer un nouveau temps de Carême : Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut (2 Corinthiens VI, 2). Avant que nos yeux ne se ferment sur ce jour que tu nous as donné, nous voudrions avoir la joie de te dire une fois de plus un merci sincère et en même temps te demander pardon de ne pas avoir été de meilleurs fils ou de meilleures filles. Nous te demandons avec ferveur que ta grâce nous permette d’être demain les fils que tout bon fils désire être, les filles que toute bonne fille désire être, pour le plus parfait des pères. Aujourd’hui, nous nous souvenons que nous ne sommes que cendre mais, malgré cela, l’Apôtre nous rappelle que nous sommes coopérateurs de Dieu.

Père Thibault NICOLET

Références des textes liturgiques : Livre du prophète Joël II, 12-18 Psaume L (LI), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17 Deuxième Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens V, 20 – VI, 2 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu VI, 1-6.16-18

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