Homélies
27 mars 2018
Méditation faisant suite à la lecture de la Passion selon Saint Marc
samedi 24 mars église Saint-Pierre-de-Commiers et dimanche 25 mars église de Saint-Pierre de Varces
"Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient"
Le Christ s’est mis en route avec les Douze, mais, peu à peu, un nombre croissant de pèlerins s’est associé à eux. Dans cette dernière partie de son parcours, l’attente de ce qui va arriver se fait plus pressante : le Christ avec lequel ils étaient en chemin n’est-il pas le nouveau David ? Tous semblent le reconnaître en chantant : "Hosanna !" Mais, quelques jours plus tard, la foule criera : "En croix !" Combien l’homme est versatile ! C’est une de ses grandes faiblesses que le Christ est venu guérir en prenant sur lui son péché, en assumant les conséquences de l’inconstance de l’homme. Jésus entre dans sa passion pour faire de nous ses frères, fidèles et aimant jusqu’au bout. Osons-nous nous appuyer sur le Crucifié pour tenir bon dans l’épreuve, pour être des enfants à l’image de leur Père, riche en grâce et en fidélité ?
Alors que nous nous tenons à la lisière de cette semaine que nous appelons "sainte", le jour commence par un Hosanna et se termine par ce mouvement qui va mener à la Kénose, ce dépouillement de tout attribut divin. Observez cette soumission totale de Jésus, le Serviteur souffrant. Il embrasse les limites de notre condition humaine et abandonne les privilèges de sa divinité. Il reçoit avec grâce une onction : un flacon entier d’un précieux parfum est versé sur sa tête. Il voit ses amis, ceux qui lui étaient loyaux, l’abandonner et le trahir. Il voit s’effondrer sa réputation à la suite de faux témoignages. Il est dépossédé de sa dignité, mis à nu, raillé. On lui crache dessus. Il est privé aussi du réconfort d’Abba, son père. Il exprime ce sentiment d’abandon par deux fois : dans le jardin de Gethsémani et sur la croix, mais il remet sa vie dans un ultime acte d’anéantissement.
Jésus, toi qui vas souffrir, puissions-nous t’accompagner cette semaine, jusqu’au moment où tu vas remettre ta vie par amour pour nous.
20 mars 2018
5ème dimanche de Carême, année B,
Samedi samedi 17 mars, église du Genevrey
Voir Jésus
Le texte que nous venons d’entendre est un peu déroutant... Des grecs abordent Philippe et demandent à voir Jésus. Philippe se concerte avec André avant d’aller le dire à Jésus. Et Jésus se lance dans une longue déclaration, semblant ignorer la demande qui lui a été faite...
Mais quelle demande, au juste ? Que signifie « voir Jésus » ? Est-ce simple curiosité, ou le désir d’une vraie rencontre ?
Un proverbe chinois dit : « quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt », signifiant que l’on peut être plus attentif à la forme du discours, voire à la personne qui le prononce, qu’au sens profond de ce qui est dit... Et les maîtres spirituels sont souvent attentifs à ce que l’on ne s’attache pas à leur personne plutôt qu’à leur enseignement.
Jésus se sait proche de sa passion. Le temps presse. Il veut aller à l’essentiel. Il va faire ce pour quoi il est venu sur terre : nous aimer, et nous aimer jusqu’à l’extrême, jusqu’au don de sa vie. Jésus va vivre notre condition humaine jusqu’en son aspect le plus sombre, jusqu’à partager la condition des condamnés à mort. Il devient ainsi le compagnon de route des plus humbles, des souffrants, des réprouvés. C’est parce que les souffrances et la mort du Christ sont offertes par amour qu’elles nous sauvent du péché, et non par elles mêmes ! C’est parce que Jésus nous indique ainsi jusqu’où peut aller l’amour, poussé à ses limites.
C’est cela que Jésus nous invite à regarder, plus que lui-même.
Jésus n’ignore pas la demande des grecs. Il la recadre, en appelant à porter notre regard plus loin que sa personne. A travers ces grecs, des païens proches du judaïsme, c’est nous qu’il invite à être ses serviteurs, et à le suivre jusqu’au don le plus extrême, s’il le faut.
Dans le film « des hommes et des Dieux », les moines de Thibirine voient approcher le danger d’être enlevés, et peut-être tués. Un moine dit au prieur : « je ne sais pas si je suis prêt à donner ma vie », et le prieur répond : « mais tu l’as déjà donnée ». Ces moines avaient en effet déjà donné leur vie, d’abord à Dieu, par leur profession monastique, puis au peuple algérien qu’ils étaient venus servir. Et dans cette période de violence, les environs du monastère avaient été relativement épargnés. Comme nous le savons, ces moines ont bien donné leur vie, jusqu’au bout.
Beaucoup d’entre nous ont aussi déjà donné leur vie, d’une certaine manière. Dans le sacrement du mariage, une des formules d’échange des consentements dit : « Je te reçois comme épouse – ou époux – et je me donne à toi »... Nos prêtres aussi ont déjà donné leur vie, d’une autre manière... Autant de dons de soi que nous sommes appelés à vivre jusqu’au bout. Nous ne savons pas jusqu’où cela nous amènera, ni si nous en aurons la force. Dieu seul peut nous donner cette force, au moment où nous en aurons besoin.
Alors, voir Jésus ? Pourquoi pas, mais pas seulement... Pour nous qui n’aurons probablement pas la chance de le rencontrer en chair et en os sur nos chemins, le voir n’est déjà pas si facile ! Et le voir et le reconnaître, c’est déjà le premier pas vers une vraie rencontre.
Pour ceux qui pratiquent l’adoration eucharistique, la vue de l’hostie consacrée est le moyen d’une telle rencontre avec Jésus, qui peut aboutir à un vrai dialogue, coeur à coeur.
Mais Jésus, nous pouvons, nous devons même le voir en chaque prochain. Alors, être serviteurs du christ, c’est aussi se mettre au service de son prochain.
En cette période de carême nous sommes invités au partage. Dans notre paroisse, avec le CCFD, nous voulons soutenir deux partenaires du Pérou, l’association MANTHOC qui lutte pour le respect des enfants obligés de travailler, et l’association COOPERACCION pour le respect des communautés villageoises qui souffrent des grandes sociétés minières. Quelques uns d’entre nous ont eu la chance d’être présents à la soirée du mardi 6 mars, et d’écouter le témoignage décapant de Claudia SANCHEZ du Pérou... Mais le carême n’est pas encore fini ! Il nous reste une semaine pour partager le fruit de nos efforts...
Références des textes liturgiques :
Jérémie 31, 31-34 ;
Psaume 50(51) ;
Lettre aux Hébreux 5, 7-9 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 12,20-33
12 mars 2018
Information à nos fidèles lecteurs d’homélies
Les homélies des 3ième, 4ième et 5ième dimanches de carême Année B ne figureront pas sur le site. En effet, les textes prévus ne seront pas lus en l’église de Vif mais les textes de l’Année A qui correspondent mieux à la célébration des 3 scrutins pénitentiels pour Anita (en vue de son baptême lors de la fête de Pâques).