2016
27 décembre 2016
Homélie du dimanche 25 décembre 2016
Solennité de la Nativité du Seigneur – Année A Eglise Saint Jean-Baptiste de Vif
Le jour de Noël nous offre un des textes les plus denses du Nouveau Testament : le Prologue de Jean. Le « petit Jésus » déposé dans nos crèches lors de la veillée de Noël, nous ne pouvons le réduire à notre dimension. Il est « celui par qui tout est venu à l’existence », le Verbe de Dieu, la Vie, la vraie Lumière, le Fils unique du Père. Comment tenir les deux natures ensemble : humaine et divine ? Nous touchons là le mystère insaisissable. Il faut du temps et beaucoup d’humilité pour entrer dans ce mystère. Il ne se dévoile que si nous le recevons dans la foi. « Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu. » Dieu ne s’impose pas à l’homme, il ne le force pas mais se tient à la porte et frappe : tu seras mon enfant, je te donnerai part à ma plénitude, si tu veux !
Au plan liturgique, quatre messes célèbrent la Fête de Noël (du latin natalis : naissance) : la messe de la vigile (veille au soir) et trois autres messes pour célébrer cette Fête. Ces messes manifestent les trois naissances du Sauveur. Il est né il y a plus de deux mille ans (et notre calendrier s’en fait toujours l’écho) dans la grotte de Bethléem en Judée, c’est la naissance selon la chair et c’est la Messe de la nuit, Il naît par Sa grâce dans le cœur des bergers et dans ceux qui L’accueillent et Le reconnaissent et c’est la Messe de l’aurore ; Il naît éternellement dans le sein de la Sainte Trinité et communique sa divinité à ceux qui Le reçoivent : c’est la Messe du jour.
Seigneur, tu as fait resplendir cette nuit très sainte des clartés de la vraie lumière ; de grâce, accorde-nous qu’illuminés dès ici-bas par la révélation de ce mystère, nous goûtions dans le ciel la plénitude de sa joie… Tout est dit dans cette belle collecte de la Messe de la nuit de Noël ! Le peuple qui marchait dans les ténèbres – et nous en sommes ! – a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi (Isaïe IX, 1 – première lecture). Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur (refrain du psaume XCV). La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes… Car Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien (Saint Paul à Tite II, 11-14 – deuxième lecture).
Ne craignez point, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur dit l’ange du Seigneur aux bergers (Luc II, 10-11 – Évangile).
C’est ce même Christ qui par le bain du baptême nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit-Saint (Tite III, 5 – deuxième lecture de la Messe de l’aurore). Voici ton roi qui vient, le Saint, le Sauveur du monde (Zacharie IX, 9 – antienne de communion). Le messager de la bonne nouvelle qui annonce le salut vient dire à la cité sainte : Il est roi, ton Dieu ! Éclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple… D’un bout à l’autre de la terre, les nations verront le salut de notre Dieu (Isaïe LII, 7, 9-10 – première lecture de la Messe du jour). Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu. Venez tous adorer le Seigneur ! (Verset de l’Alléluia)
En Lui (le Verbe) était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée (Jean I, 4-5 – Évangile de la Messe du jour). Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous (v.14). Ne soyons pas de ceux qui ne l’ont pas reconnu. De ceux qui ne l’ont pas reçu. Car à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son Nom (vv. 10-12).
Dans son amour infini, Dieu a donné son Fils au monde pour en dissiper les ténèbres ; par le mystère de la nativité du Christ, Il a fait resplendir cette nuit très sainte (ce jour béni) : qu’Il vous sauve de l’aveuglement du péché et qu’Il ouvre vos yeux à Sa lumière…
Par l’incarnation de son Fils, Il a scellé l’Alliance du ciel et de la terre : qu’Il vous donne Sa paix, qu’Il vous tienne en Sa bienveillance, qu’Il vous unisse dès maintenant à l’Église du ciel. Amen
(Bénédiction solennelle)
Bon et saint Noël, joyeux Noël au fond de nos cœurs, quelles que soient les ténèbres qui peuvent nous assaillir, et que la très sainte Vierge Marie et saint Joseph nous bénissent !
Père Thibault NICOLET
Un enfant est né : Dieu, notre Sauveur !
Références des textes liturgiques :
Isaïe LII, 7-10 ;
Psaume XCVII (XCVIII) ;
Épitre aux Hébreux I, 1-6 ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean I, 1-18.
1er décembre 2016
Homélie du samedi 19 novembre 2016
Solennité du Christ, Roi de l’Univers – Année C Eglise de Notre-Dame des Commiers
La longue série des dimanches du Temps ordinaire s’achève sur la vision grandiose du Christ Roi de l’Univers. Par-delà les images de catastrophes et de ruines attachées à la perspective de la fin des temps, l’Église nous annonce, en cette Solennité, le triomphe du Christ et, en lui, la réussite finale de la Création : « A Lui, gloire et puissance dans les siècles ». Le Christ est à la fois la clef de voûte et la pierre d’angle de la Création : « Dieu a voulu fonder toutes choses en Lui ». Il est le Rédempteur, « qui s’est offert Lui-même sur l’autel de la Croix » et qui, vainqueur de la mort, conserve dans son Corps les marques de sa Passion : Il est « l’Agneau immolé », dont le Sacrifice a établi le Règne de Dieu dans le monde, « un Règne sans limite et sans fin ».
Au peuple de prêtres, au peuple de rois, qu’Il s’est acquis par son Sang, incombe l’impérieux devoir d’ « obéir au Christ Roi de l’Univers » et de faire passer son esprit dans les relations humaines, car Lui seul peut apporter « à tous les peuples les bienfaits de l’unité et de la paix ». Le Christ est la Lumière qui brille au terme de la route des hommes, mais son Esprit est déjà à l’œuvre au sein de la Création pour la « libérer de la servitude » et l’introduire dans la Gloire (Épître de saint Paul Apôtre aux Romains VIII, 21).
En cette Solennité, c’est l’image du Christ en croix que l’Évangile dresse devant nous. L’inscription fixée au bois désignait Jésus de Nazareth comme « le Roi des Juifs » et Il aurait pu prétendre à ce titre puisqu’il était fils de David, dont la première lecture décrit l’investiture royale. Mais Jésus est plus que le Roi des Juifs, Lui qui est, nous dit saint Paul, « l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature, la tête du corps, la tête de l’Église, faisant la paix par le sang de sa Croix ».
Mais qui donc est ce crucifié vers qui les habitants de Jérusalem lèvent les yeux ? Des titres lui sont donnés, pour mieux le dénoncer comme imposteur : Messie de Dieu, Élu, Roi des Juifs, Christ. Face au silence du peuple qui restait là à observer Jésus en croix retentissent les ricanements des chefs, les moqueries des soldats et les injures de l’un des malfaiteurs condamnés avec Lui. La reconnaissance de la véritable royauté du Christ sera faite par un pauvre type : l’autre malfaiteur. C’est au moment où Jésus est dépouillé de tout qu’éclate son pouvoir de sauver et de conduire au Paradis ceux qui se confient en son amour crucifié. Il n’est pas celui qui se sauve lui-même, mais celui qui aime jusqu’à la Croix. Notre royauté est de croire en Lui.
Père Thibault NICOLET
« Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis… »
Références des textes liturgiques :
2 Samuel V, 1-3
Psaume CXXI (CXXII)
Épitre de saint Paul Apôtre aux Colossiens I, 12-20
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc XXIII, 35-43.