Pâques 2019
26 avril 2019
Vigile pascale 2019 – Année C
Eglise Saint Jean-Baptiste, Vif
Nuit de fête et de joie
« Voici que je fais toute chose nouvelle. » La célébration de la Vigile pascale est sans aucun doute la plus riche et la plus éminente parmi tous les degrés de la liturgie. Cependant, il nous faut chercher une ligne dans le foisonnement des lectures et des signes visibles qui se déploient sous nos yeux : le feu, l’eau, tout concourt à nous faire découvrir l’éternelle nouveauté de notre liturgie. Le récit de la Création qui nous est proposé en première lecture nous redit solennellement le plan de Dieu, tandis que les lectures suivantes s’attachent à nous faire revivre toute l’histoire du Salut, d’Abraham jusqu’au Christ. C’est tout le projet du Père qui est déployé dans toute sa splendeur, avec le supplément de joie que procurent le baptême et l’accueil de deux nouveaux membres de l’Église du Christ. Oui, c’est bien l’œuvre de Dieu qui se déploie devant nous et pour nous et que nous pouvons contempler. En faisant mémoire de ces merveilles en faveur du salut de l’humanité, c’est tout notre être qui doit lui-même être transformé. Nous comprenons ainsi que cette œuvre nouvelle qui s’ouvre n’est pas figée dans le passé mais bien présente dans l’aujourd’hui de nos vies, nous orientant toujours davantage vers ce Dieu qui advient.
Dans cette Nuit jaillit une grande Lumière, celle de la Résurrection. Une nouvelle fois, l’Eglise annonce au monde la bonne nouvelle du Salut. En surgissant du tombeau, le Christ manifeste sa victoire sur le péché, sur la mort et sur le démon.
En cette Veillée sainte, nous faisons mémoire des grandes étapes du salut ai-je dit précédemment, depuis l’appel d’Abraham, notre père dans la foi. En sauvant son peuple de l’esclavage d’Egypte, en lui faisant passer la Mer Rouge à pied sec, en faisant alliance avec lui, en le protégeant durant toute sa traversée du désert, en lui donnant la terre promise, le Seigneur préparait l’humanité à recevoir le Messie, qui devait réaliser une libération bien plus profonde encore en nous rendant notre dignité de fils de Dieu.
A l’occasion de cette nuit très sainte, se présente aussi l’occasion de redire avec solennité la foi qui nous anime et les promesses de notre baptême. Et nous redécouvrons sans cesse combien l’engagement missionnaire est la conséquence du don qui nous est fait. Voilà pourquoi la nouvelle évangélisation ne portera son fruit qu’à la mesure de notre enracinement dans le Christ et de notre fidélité à sa grâce. Alors, comme les apôtres, nous pourrons être envoyés pour annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’au bout du monde.
Et cependant, nous allons toujours à la rencontre du Christ, ou plutôt c’est lui qui vient au-devant de nous : Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité, il n’est pas ici. Le Christ est à jamais vivant. Il nous appelle à la vie éternelle, cette vie qui a commencé pour nous au jour de notre baptême. A ce moment-là, en effet, le Christ s’est approché de nous et comme aux apôtres réunis, il nous a dit : la paix soit avec toi. Il a fait alliance avec nous pour que la vie qu’il possède en plénitude, la sainteté et le salut soient désormais notre vie, notre sainteté, notre salut. Le baptême fait réellement de nous les frères et les sœurs de Jésus-Christ, puisque nous avons désormais tout en commun avec lui. Il nous donne son Corps et son Sang, il nous donne sa Mère, il nous donne son Saint-Esprit pour que nous vivions déjà de la vie éternelle.
Alors oui, avec le psalmiste, nous pouvons chanter C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Rien ne peut nous troubler, rien n’est capable de nous abattre et nous sommes assurés de la victoire, pour peu, bien entendu, que nous mettions toute notre vie au service du Christ, notre frère, notre ami et notre Dieu.
Références des textes liturgiques retenus :
Livre de la Genèse I, 1 – II, 2 ; Livre de l’Exode XIV, 15 – XV, 1a ; Livre d’Isaïe LV, 1-11 ;
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains VI, 3b-11 ; Psaume CVII (CVIII) ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc XXIV, 1-12.