Paroisse Saint Loup


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Avent et Noël 2022

5 décembre 2022

Premier dimanche de l’Avent Année A

D 27 novembre 2022 église Saint Jean-Baptiste, Vif

Soyez prêts

Ce premier dimanche de l’Avent inaugure donc une nouvelle année et un nouveau cycle liturgiques. L’Avent signifie l’avènement, la venue, et c’est bien de cela que le Seigneur nous entretient aujourd’hui. Pourtant, en parlant de « l’avènement du Fils de l’homme », ce n’est pas la douceur et l’allégresse dont est entourée sa venue sur terre qu’il évoque, c’est plutôt la soudaineté voire la violence avec laquelle il reviendra dans la gloire, à la fin des temps. Étape finale de notre histoire qui réalisera la grande rencontre avec Dieu, c’est à ce but que nous prépare toute l’année liturgique ; il n’est donc pas surprenant qu’elle s’ouvre sur la méditation de cette page d’évangile.
La manière dont Jésus s’exprime ne doit pas nous effrayer. Le style apocalyptique n’est pas à prendre au pied de la lettre. A travers des images fortes, il veut nous éclairer sur un mystère ; ici, celui de son second avènement et de l’instauration définitive du Royaume.
Le Christ nous prévient : sa venue viendra nous surprendre au milieu de notre vie quotidienne comme le déluge surprit les habitants de la terre. Seuls Noé et sa famille, qui avaient placé leur vie sous le regard de Dieu, purent traverser la catastrophe. Les autres étaient trop occupés aux affaires de ce monde. La vie ordinaire se déroulait normalement. Rien ne laissait présager un cataclysme. Soudain, la mort a frappé à leur porte sans qu’ils aient pris le temps de s’y préparer. De même quand Jésus reviendra, certains seront prêts et d’autres pas. Pas plus que les hommes n’ont pu échapper à la violence des eaux du déluge qui emporta tout sur son passage, nous ne pourrons nous dérober à l’heure de son retour. A ce moment où le ciel et la terre passeront, il s’imposera à chacun de nous tel le maître incontesté de l’univers auquel nous aurons à rendre compte de notre vie. Même ceux qui partagent une même occupation au champ, au bureau, à l’université, à la maison, auront des sorts différents selon la disposition de leur cœur orienté vers les choses d’en haut ou vers celles d’en bas. Jésus compare encore son retour à un voleur qui survient et s’introduit dans la maison sans qu’on y prenne garde. Le maître de maison ne regrettera-t-il pas amèrement de n’avoir pas été plus attentif pour veiller sur ses biens ?
Puisqu’il en est ainsi, il n’y a pas d’autre solution que de se tenir prêt, non seulement pour l’heure universelle de la fin des temps, mais surtout pour l’heure particulière où il lui plaira de nous visiter. Se tenir prêt comme le veilleur de nuit, comme le pompier de service, comme la maman est prête à se lever au moindre appel de son enfant dans la nuit. Les scouts devraient être fiers, eux dont c’est la devise. Être prêts non pas par peur du Jugement de Dieu : ce n’est pas lui, mais nous-mêmes qui nous jugeons. Être prêts pour l’accueillir, lui ouvrir tout grand notre cœur pour nous laisser pénétrer par sa lumière qui nous révélera, en vérité, ce que nous sommes. Alors il nous conduira à la place qu’il nous a réservée dans la maison du Père.
Comment être prêts, Seigneur ? En continuant à nous occuper de nos affaires terrestres mais dans l’attitude intérieure de celui qui peut être appelé ailleurs à tout moment. En restant de fidèles serviteurs qui veillent en attendant le retour de leur maître. En nous mettant au service de nos frères comme le Christ nous l’a enseigné en se baissant devant ses apôtres pour leur laver les pieds. Nos occupations, nos devoirs sont des moyens de sanctification, des marches d’escalier vers le Ciel

Seigneur, merci de nous secouer, de nous réveiller de la torpeur de l’habitude, du confort spirituel, de la tiédeur dans laquelle nous nous installons peu à peu quand tout va bien pour nous, autour de nous ; quand nous nous contentons d’une vie honnête, droite, pieuse, dans la « bonne moyenne », et que nous ne cherchons pas à être parfaits comme notre Père céleste. Trop difficile, nous souffle le Malin ! En nous appuyant sur ta Parole, nous savons que nous vaincrons les obstacles. En préparant notre cœur à t’accueillir dans la joie à Noël, nous nous préparons à la grande rencontre, celle où nos yeux te contempleront enfin. Fais, Seigneur, que nous ne lâchions pas la main que tu nous tends pour nous entraîner avec toi vers le Père !

« Dieu me mène par la main. Joyeusement je le suis. »

Père Thibault NICOLET

Références des textes liturgiques :
Livre du prophète Isaïe II, 1-5 / Psaume CXXI (CXXII), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9 / Épître de saint Paul apôtre aux Romains XIII, 11-14a / Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu XXIV, 37-44

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