Paroisse Saint Loup


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Vingt-cinquième dimanche du Temps Ordinaire – Année A

samedi 23 septembre 2017 en la chapelle Saint-Maurice de Varces

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »

Dieu et le Christ, telle est la double rencontre que l’Esprit-Saint nous ménage chaque dimanche dans l’assemblée liturgique. Cette rencontre avec le Seigneur nous rend plus disponibles pour une autre rencontre, celle de nos frères les hommes.
Dieu se présente à nous, dès l’ouverture de la messe, comme notre Sauveur : « Je suis le sauveur de mon peuple, dit le Seigneur », et Jésus nous dira la même chose quand, au moment de la communion, il déclarera : « Je suis le Bon Pasteur ». Le Christ Pasteur est l’incarnation du Dieu Sauveur. Plusieurs des préfaces du dimanche développent plus amplement le mystère de notre salut en Jésus, soit qu’elles en soulignent les étapes essentielles, soit qu’elles exposent le fruit de la rédemption. Aucune ne le fait avec une plénitude comparable à celle de la Prière eucharistique II.
Notre réponse au Dieu qui nous sauve et au Christ, qui pour nous « étendit les mains à l’heure de sa passion », ne peut être qu’une fidélité attentive dans l’accomplissement de ses préceptes et l’ouverture de nos vies à la totalité de la loi, dont Jésus nous a dit qu’elle « consiste à aimer Dieu et à aimer son prochain ». Ainsi aurons-nous part aux biens « auxquels nous croyons de tout notre cœur ».
C’est bien cette foi indéfectible qui animait le cœur de saint Maurice et de ses compagnons martyrs, et l’hommage que nous leur rendons ce jour est un juste retour de gratitude. Souvenons-nous que saint Maurice est le saint patron du duché de Savoie, du Saint Empire romain germanique, des chasseurs alpins, des gardes suisses, des teinturiers et des malades de la goutte, ainsi que de nombreuses unités de l’armée française : il est ainsi le saint patron de l’infanterie et de la guilde des Têtes noires.
Devenu depuis le X-ième siècle un saint essentiellement impérial et germanique, il n’est pas moins de 700 églises qui lui soient dédiées. Parmi elles, la cathédrale d’Angers, bon nombre d’églises en Pays de Savoie ou encore la Basilique d’Épinal.
La parabole des ouvriers de la vigne, que nous lisons dans l’évangile, veut, quant à elle, essentiellement nous dire que Dieu est plein de bonté. Il ressemble à ce propriétaire qui a compassion des chômeurs et paie tous ceux qui ont travaillé. C’est que, dit le prophète, les pensées de Dieu ne sont pas celles de l’homme ; le cœur de Dieu est plus grand que notre cœur.
Saint Paul était prisonnier quand il écrivit sa lettre aux Philippiens. Sa parole n’en a que plus d’impact, quand il dit : « Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage ».
Ce fut sans doute aussi le cri de Maurice et de ses compagnons à l’heure suprême du martyre. Aussi, je laisse la conclusion de cette prédication à l’évêque de Lyon Saint Eucher, qui fit le récit du martyre des saints soldats :
« Il y avait à cette époque une légion de soldats, de 6.500 hommes, qu’on appelait les Thébains. Ces guerriers, valeureux au combat, mais plus valeureux encore dans leur foi, étaient arrivés des provinces orientales pour venir en aide à Maximien. Comme bien d’autres soldats, ils reçurent l’ordre d’arrêter des chrétiens. Ils furent toutefois les seuls qui osèrent refuser d’obéir. Lorsque cela fut rapporté à Maximien, qui se trouvait alors dans la région d’Octodurum (aujourd’hui Martigny), il entra dans une terrible colère. Il donna l’ordre de passer au fil de l’épée un homme sur dix de la légion, afin d’inculquer aux autres le respect de ses ordres.
Les survivants, contraints de poursuivre la persécution des chrétiens, persistèrent dans leur refus. Maximien entra dans une colère plus grande encore et fit à nouveau exécuter un homme sur dix. Ceux qui restaient devaient encore accomplir l’odieux travail de persécution. Mais les soldats s’encouragèrent mutuellement à demeurer inflexibles. Celui qui incitait le plus à rester fidèle à sa foi était saint Maurice qui, d’après la tradition, commandait la légion. Secondé par deux officiers, Exupère et Candide, il encourageait chacun de ses exhortations. Maximien comprit que leur cœur resterait fermement attaché à la foi au Christ, il abandonna tout espoir de les faire changer d’avis. Il donna alors l’ordre de les exécuter tous. Ainsi furent-ils tous ensemble passés au fil de l’épée. Ils déposèrent les armes sans discussion ni résistance, se livrèrent aux persécuteurs et tendirent le cou aux bourreaux. »

Père Thibault NICOLET

Références des textes liturgiques :
Isaïe LV, 6-9 ;
Psaume CXLIV (CXLV) ;
Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens I, 20c-24.27a ;
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu XX, 1-16.